Castel Orilla

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Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE

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Abrielle S.M. Sullivan


Abrielle S.M. Sullivan

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MessageSujet: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Sam 28 Jan - 22:27





Abby jeta un regard lourd de sommeil à son réveil. 5h30. Il était temps qu'elle se lève. Repoussant la confortable couverture de plumes, la jolie brune s'étira et passa l'élastique de son poignet dans ses cheveux, les relevant. Elle se frotta les yeux et chaussa une paire de chaussettes avant de retirer sa nuisette et de passer son maillot de bain et un pantalon de jogging, une veste à capuche et une écharpe par dessus. Elle prit ses baskets à la main et enfonça son iPod dans sa poche, quittant le dortoir des Mapachi en silence. Elle descendit jusqu'au bâtiment principal, en chaussettes, et mit ses chaussures avant de quitter le château, nouant ses cheveux en une longue natte. Plus facile pour courir. Elle enfonça ses écouteurs dans ses oreilles et mit Coldplay à fond, souriant dans l'air glacial de janvier. Il faisait tellement froid que de la buée sortait de sa bouche lorsqu'elle murmurait les paroles de sa chanson préférée. Tout en se réchauffant les mains, la jeune fille commença lentement à courir, arrivant avec douceur à son rythme de croisière habituel. Elle se dirigea vers le lac Titicaca, admirant, comme chaque matin, la beauté de l'immense lac sous la clarté brillante de la Lune. Les étoiles se reflétaient dans le miroir d'eau, donnant comme un air magique au paysage s'étendant à perte de vue. Abby songea à la Barbade, où elle était née. Elle n'y avait que très peu vécu et n'en avait aucun souvenir d'enfance, mais ses parents, elle et Klemens y étaient allés l'été auparavant, découvrant avec délice les plages de sable chaud, la mer turquoise et les bancs de poissons colorés.

Tout en courant, la demoiselle pensa à Gabriel. Elle avait encore rêvé de lui... Chaque nuit était la même, une suite de longues tortures sans fin. Son visage apparaissant dans un brouillard digne d'un sfumato italien, mettant en vedette ses profonds yeux bleus, ses traits parfaits, son sourire charmeur, son regard perçant, ses cheveux dans le vent. Un tableau qu'Abby admirait chaque nuit, à son plus grand désarroi. Elle l'aimait, comme elle n'avait jamais aimé. Mais devant l'inaction, l'écartement, l’inattention, la passivité de Gabriel, Abby avait finit par conclure qu'elle n'avait aucune chance. Elle devait faire avec. Et pourtant, au fond d'elle-même, une petite voix lui criait d'attendre encore avant de prendre une décision si radicale. Mais cette petite voix disparaissait, au profit d'un grondement lui intimant de céder aux avances de ses autres prétendants, tous prêts à satisfaire chacun de ses souhaits, pour le plaisir de ses beaux yeux bleus. Oui mais malgré ces garçons, fervents chevaliers servants, Abby n'en voulait qu'un. Lui. Était-ce trop demander, que d'être aimée ? Abby avait été élevée dans cette idée, poursuivant toute sa vie depuis le but d'un bonheur ultime et durable, dans lequel l'amour avait une place intégrante. Mais seulement à Ses côtés... Bien sûr, il y avait Klemens qui la protégeait, peut-être un peu trop d'ailleurs ; bien sûr, il y avait leurs parents toujours prêts à l'aider. Et puis il y avait Gabriel... L'insaisissable, le magnifique, le mystérieux Gabriel. Le Condore qui faisait rêver toutes les Machapis et occupait leurs conversations dans le salon.

Abby avait fait son tour habituel et se dirigeait à présent vers le lac, où elle comptait se baigner. Elle prit plutôt la direction d'un petit recoin d'eau, entouré d'une flottille de fleurs et de roseaux, délimitant les bords d'un petit bassin naturel où l'eau était bien plus chaude que dans le reste du lac. Abby s'arrêta, posa sa musique sur le sol, débrancha les écouteurs et laissa le morceau de piano emplir l'atmosphère, à son plus grand bonheur. Elle retira ses habits de sports et, tremblant dans le froid, entra dans l'eau chaude en souriant. Que du bonheur... Elle délassa ses cheveux et passa ses mains dedans, les détachant bien. Puis elle prit son souffle et plongea, faisant quelques mouvements sous l'eau avant de remonter à la surface. Elle en avait oublié sa musique... Elle reprit la direction du rivage et sortit de l'eau, rejoignant ses habits en tremblant dans le froid hivernal péruvien. C'est alors qu'elle entendit des bruits de pas. Elle releva la tête et...

Gabriel.


Dernière édition par Abrielle S.M. Sullivan le Mer 22 Fév - 14:34, édité 2 fois
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Gabriel L. d'Heur


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Dim 29 Jan - 10:32

    Depuis combien de temps était-il frappé par l’insomnie ? Plusieurs semaines, plusieurs mois ? Il ne comptait plus. Il savait seulement que cela l’épuisait, l’irritait, l’énervait. Il avait même songé à consulter un médecin, pour se faire prescrire des médicaments ! Mais apparemment, cela ne règlerait pas son problème. Voire ses problèmes. Quels problèmes ? Il n’avait aucun problème ! Les médicaments étaient inefficaces pour soigner les insomnies. Il fallait être « en phase » avec soi-même. Seulement, jamais Gabriel n’aurait admis que ce n’était pas le cas. Bien sûr qu’il était rongé par bien des choses… mais comment l’admettre ? Ce serait comme de reconnaître une forme de faiblesse. Or, il rejetait en bloc toute idée s’approchant de près ou de loin de ceci. Pourtant, il en avait des faiblesses ! Et des tas ! Parmi celles-ci, une se glissait peu à peu dans son cœur et son esprit. Jamais il n’aurait pensé être ramolli à cause de l’existence d’un autre individu. Et pourtant, ce qui arrive à tout être humain lui était arrivé également. Il avait rencontré sa plus grande faiblesse… A l’instant où leur rencontre avait eu lieu, il avait ressenti quelque chose. Quelque chose qu’il n’avait pas éprouvé depuis tellement longtemps… Mais il n’aurait pas imaginé alors que ce petit quelque chose qui l’avait envahi pourrait prendre des proportions aussi importantes, aussi gigantesques. D’ailleurs, à mesure qu’il prenait conscience de cette métamorphose, il la niait et la rejetait vigoureusement. Il refusait de devenir dépendant de quelqu’un, de devenir l’ombre de lui-même à cause de quelqu’un. C’était absurde, il était déjà l’ombre de lui-même. L’ombre d’un enfant qui avait cessé de croire, d’espérer, de rêver. Il était devenu sans vie, sans souffle, sans âme. Et voilà qu’un petit quelque chose en lui se mettait à vibrer, à animer, à insuffler… Pourquoi le rejetait-il alors ? Par peur.

    Reconnaître l’emprise de quelqu’un, c’était admettre qu’il n’était plus indépendant, plus réellement libre. Mais surtout, reconnaître l’emprise de quelqu’un, c’était admettre qu’il puisse à nouveau ressentir, et donc, souffrir.

    Pour éviter de ressentir la moindre douleur, Gabriel avait donc choisi d’esquiver la cause de cette souffrance. D’autres auraient certainement trouvé son attitude absurde et inutile. Certains auraient revendiqué les bienfaits d’une telle emprise. Lui ne voyait que le mal que cela provoquerait, que cela induirait. Et il refusait de s’essayer à des émotions négatives. C’était trop dangereux, et il n’avait pas le goût de ce danger-là. Mais rapidement, Gabriel s’était rendu compte qu’éviter quelqu’un, c’était un art particulièrement difficile… surtout quand son esprit devait lutter contre son corps. Voilà pourquoi il eut bien du mal à ignorer la personne qui se trouvait dans la même classe que lui en cours de droit. Voilà pourquoi il éprouva bien des difficultés à ne pas regarder la personne qu’il croisait dans les couloirs presque tous les jours. Voilà pourquoi il dut s’échiner pour ne pas adresser la parole à la personne qu’il rencontrait souvent au réfectoire. Tant de difficultés pour lutter contre sa propre faiblesse. C’était incompréhensible pour lui. Comment pouvait-il éprouver autant de mal à rejeter la cause d’éventuelles souffrances ? Peut-être parce qu’il avait besoin de ressentir ces émotions, ce petit quelque chose, et de s’y confronter. Peut-être parce que, bien qu’il refusa de se l’avouer, il éprouvait plus de souffrance à fuir qu’à s’y embusquer… Et effectivement, c’était douloureux de ne pas l’approcher, de ne pas la regarder, de ne pas lui adresser la parole. Elle était partout, elle était en vie, elle était sublime, elle était ici et là, elle était présente même quand il ne la voyait pas. Elle était devenue sa plus grande obsession, bien qu’il le nia avec vigueur. Elle était dans ses pensées jour et nuit. Elle avait dangereusement envahi son esprit, alors qu’il avait cherché à s’en émanciper. Elle, Abrielle Sullivan.

    L’insomnie le conduisant à ne penser qu’à elle, il donna un violent coup de poing dans sa table de chevet. Ce qui arracha un borborygme à son compagnon de chambrée endormi, probablement encore saoul de la veille. Il se demanda quelle heure il pouvait bien être. Probablement début de matinée, un peu tôt pour croiser qui que ce soit. Tant mieux. Gabriel enfila un tee-shirt et un jeans, avant de quitter la pièce. Il avait l’air un peu débraillé, et son visage révélait les difficultés qu’il avait pour trouver le sommeil. Et malgré tout, il restait magnifique. Ceci dit, il s’en contrefichait d’avoir l’air désabusé ou séducteur. Aucune fille ne l’intéressait dans les environs. A part Elle. Mais il ne se l’admettrait jamais, et préférait se convaincre qu’il était encore un bloc de pierre, un morceau de glace, et que les émotions glissaient sur lui sans le toucher. Ou peut-être qu’elles lui passaient au travers, son don de passe-muraille se manifestant instinctivement lorsqu’une émotion était dans les parages ? Tout ceci était évidemment absurde. Gabriel n’était pas imperméable aux sentiments. Quoiqu’il en dise, quoiqu’il en pense. Pour anesthésier son esprit, le jeune homme ne trouva qu’une solution, sortir. Avec le froid hivernal, et sa tenue quelque peu légère, ses pensées seraient peut-être paralysées avant ses muscles. C’est du moins ce qu’il espérait ! Mais une fois dehors, la chaleur qui se dégageait de l’idée qu’il se faisait d’Elle combattait avec une efficacité sidérante le froid naturel des hauteurs des Andes. C’était comme si, quoiqu’il fasse, l’image d’Abrielle s’imposait avec lui avec encore plus de force. Peut-être qu’à trop fuir, on se faisait rattraper plus vite. Il devait trouver un moyen d’étouffer les vagues de son cœur et de son âme. Plonger une tête dans le Lac Titicaca lui rafraîchirait probablement les idées.

    Malheureusement pour lui – ou plutôt heureusement, bien qu’il ne l’accepta pas encore – une autre personne avait eu l’idée de se rendre à la grande étendue d’eau douce. La magie des lieux les poussait-elle l’un vers l’autre ?

    En voyant la jeune femme émerger du Lac, il vit rouge et s’apprêta à faire demi-tour. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, leurs regards se rencontrèrent. Il n’avait plus le choix… il avait fuit trop longtemps… et les lois ancestrales du monde le poussaient à assumer sa vie, ses décisions, ses émotions. Quelles émotions ?! Même ses protestations sonnaient faux. Il était face à tout ce qui le terrifiait, face à tout ce qu’il avait rejeté, face à tout ce qu’il croyait enfoui. Il était face à Elle, et bien que son esprit calculateur hurla le danger que cela impliquait, son cœur et son âme s’avouaient vaincus. Maintenant, il allait jouer sa vie, son souffle, son humanité. Alors, comme un lancer de dés jeté, il fit un pas vers Elle.

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Abrielle S.M. Sullivan


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Dim 29 Jan - 13:22

Si la Terre avait tourné sous ses pieds ; si l'océan avait recouvert la surface sous un grondement ; si le Soleil avait brûlé toute l'humanité ; si un astéroïde avait percuté la planète, Abby n'aurait pas fait un mouvement, rien que pour garder son regard plongé dans le Sien. Rien que pour admirer, une fois de plus, la profondeur de ses yeux bleus, l'éclat de ses iris, la froideur de ses pupilles. Un océan de glace sur un cœur de pierre... Telle était l'image que l'on se faisait souvent de Gabriel. Un éphèbe grec sculpté dans du marbre de Carrare, impassible et parfait. Un chef d'œuvre digne des plus grands, Phidias ou Michel-Ange. Et pourtant, telle n'était pas l'impression d'Abby. Dès leur première rencontre, elle avait vu un kouros parfait, au visage sans aucun défaut, mais au cœur blessé, profondément touché. Gabriel avait des émotions, mais il les cachait. Et cela, Abby ne parvenait pas à le comprendre. Elle joyeuse, souriante, rigolote, attirée par un jeune homme froid, distant, hautain. Klemens ne comprenait pas l'amour de sa sœur cadette pour ce français arrogant. Mais Abby n'avait pas à se justifier. A vrai dire, le regard doux et protecteur qu'elle posait sur Gabriel suffisait à tout justifier.

Elle éteignit sa musique et se releva, oubliant qu'elle était en maillot de bain, dans le froid hivernal des hauteurs des Andes, glacée par le petit vent qui soufflait autour d'eux. Elle se frotta les bras puis accrocha ses cheveux avant de faire quelques pas vers Lui. Comment ouvrir la conversation ? Salut, comment ça va ? Trop banal. Au fait, j'te kiff grave ! Pas du tout le style d'Abby. J'ai un truc à te dire... Ca, ça semblait pas mal. Pouvoir enfin Lui dire ce qu'elle ressentait, Lui faire comprendre qu'elle n'en pouvait plus, d'attendre. Son corps tout entier ne vibrait plus que pour Lui, son esprit ne pensait plus qu'à Lui, sa bouche ne jurait silencieusement plus que par Lui... Abby toute entière n'attendait qu'un signe de sa part, un murmure d'approbation, pour approcher ses lèvres de celles du jeune homme. Mais elle avait tellement peur... Une peur insondable, au plus profond d'elle-même. Un murmure de cet amour, peut-être à sens unique. Et si ce n'était pas le cas ? Et si Gabriel, lui aussi se consumait pour elle ? Et si leur timidité, la secrète Abby, le glacial Gabriel, les empêchaient de déclarer les sentiments qui leurs rongeaient le cœur ? Abby aurait tellement voulu parvenir à déchiffrer ces grands yeux bleus. Pouvoir lire les profondeurs abyssales de cet esprit torturé dont elle ne savait presque rien et pourtant, semblait tout connaître.

La jeune femme lui sourit et, gênée, enfonça ses orteils dans le sable, baissant la tête pour ne pas affronter ses yeux électriques. Elle savait qu'elle avait cette force, cette hargne, quelque part en elle, profondément cachée derrière un mur. Il lui suffisait juste de casser les briques et de la trouver... Un rayon de soleil perça l'horizon, glissant sur la surface du lac. Ils étaient encore tous deux dans l'obscurité, mais la lumière les atteindrait sous peu. Abby releva la tête et, sans Le regarder, tourna ses yeux vers l'horizon, souriant à la vue d'une telle magnificence. La Cordillère des Andes s'éveillait, en un splendide lever de soleil. La jeune Américaine sentit en elle-même s'élever une force à tout vaincre, à ne rien respecter. Un amour aussi ardent que le jeune Calyste Du Guénic pour sa Béatrix. Abby s'identifiait facilement aux amants transis des romans français. Balzac, Chateaubriand, Baudelaire, elle adulait ces passions sans fin qui vous dévorent l'âme et vous consument toute entière.

Abby finit par se retourner vers Gabriel. Elle inspira profondément puis sa voix douce s'éleva, hésitante, dans l'atmosphère où brillaient des fragments de magie, d'amour et d'infini.

    - Gabriel, j'ai... j'ai quelque chose à te dire. Elle baissa de nouveau la tête, ne supportant pas la confrontation. Mais un rapide coup d'œil à l'horizon lui redonna courage. Le fard de ses joues disparut et, plus calme, plus tranquille, elle sentit les battements effrénés de son cœur ralentir. Elle releva la tête et plongea son regard dans le Sien, ne bougeant plus.


Comment une si petite phrase pouvait-elle demander tant de courage ? Et ce n'était pas quelque chose dont Abby manquait ! Mais l'enclos rougeoyant de ses lèvres ne semblait pas près à laisser échapper les mots qui auraient scellé son destin. Leur destin... Elle voulait voir Sa réaction. S'il paraissait dédaigneux, elle se tairait à jamais. Mais s'il semblait s'intéresser un temps soit peu à elle, alors elle franchirait le pas. Mais qu'allait-il comprendre par ces quelques mots qu'elle venait de prononcer ? Un je t'aime, ou bien un toi et moi, ça va pas être possible ? La suite le montrerait bien assez tôt.

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Gabriel L. d'Heur


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Lun 30 Jan - 18:50

    A peine avait-il fait un pas que son esprit cherchait à forcer son corps à reculer, à faire demi-tour, et à s’enfuir. Des signaux de danger sonnaient dans son esprit, il voyait rouge, et la panique submergeait ses sens. Comme s’il venait de se jeter dans une embuscade. Les émotions étaient pour lui plus dangereuses qu’une armée d’assaillants. Et pourtant, il avait beau sentir une peur viscérale le prendre aux tripes, à la gorge, il restait ancré sur le bord du Lac. Une incompréhensible envie de rester perçait dans son cœur, et bien que la plus grande logique lui hurle de s’échapper pendant qu’il était encore tôt, il résistait. Son esprit se referma sur lui-même de rage, tandis que son corps prenait la direction des opérations. Il était grand temps que l’âme qui se cachait à l’intérieur rejaillisse, fasse enfin surface ! Et il y avait une part de ce Condore qui savait que la charmante demoiselle dans l’eau serait une raison exceptionnelle, extraordinaire, essentielle, pour qu’un peu de chaleur gagne ce cœur éteint depuis bien trop longtemps.

    Il la regarda éteindre sa musique, se relever, et se retint d’écarquiller les yeux en voyant la jeune femme en maillot de bain. Il n’avait jamais été amoureux, il n’avait jamais ressenti la moindre émotion pour une femme. Cependant, il avait déjà goûté à d’autres plaisirs… et là, il se trouvait face à une personne délicieuse, qui devait éveiller bien des désirs chez toute la gente masculine. De découvrir à quel point elle pouvait être belle, alors qu’il n’avait jamais songé qu’à ce regard qui communiquait plus que des mots, qui révélait plus que des paroles… Il se surprit à imaginer tous les hommes qui auraient pu l’envier en cet instant. Cela l’agaça, l’irrita, l’énerva. Que la seule personne au monde qui le fasse vibrer puisse être l’objet de tant de convoitises… Rien que pour cela, il aurait préféré ne pas la voir encore, ne pas la voir du tout. Peut-être était-ce une erreur de ne pas avoir écouté ses pensées rationnelles, dures, et glaciales. Peut-être aurait-il mieux valu qu’il ne sache pas à quel point cette fille qui l’obsédait était désirable. Il n’allait plus pouvoir croiser un seul représentant du sexe masculin sans avoir envie de lui arracher les yeux… la peau… les lèvres… Pour la première fois de sa vie, Gabriel était jaloux. Et il vivait là un sentiment fort, violent, agressif, qu’il ne contrôlait pas et qu’il ne comprenait pas. Il ressentait juste la colère poindre en lui, et il savait que ce sentiment était négatif. Tandis qu’il le ressentait, il comprenait qu’éprouver pareille émotion pourrait bien le rendre dangereux… Il chercha à se calmer, à se concentrer sur un autre point, sur un autre détail, espérant de toute son âme qu’elle ne se soit pas aperçue des violentes sensations qui venaient de le traverser, de s’emparer de lui, de le transformer. Si elle avait perçu les vibrations malsaines qui s’étaient soudainement saisies de lui, elle aurait peut-être pris peur… Et il n’avait aucune envie de l’effrayer. Pas elle. Il voulait qu’elle se sente en sécurité avec lui. Mais… était-il capable d’assurer pareille sécurité quand il ne parvenait même pas à se contrôler, à étouffer sa fureur…

    La Mapachi attacha ses cheveux avec une grâce qu’il eut été rare d’admirer. Puis elle s’avança de quelques pas dans sa direction. Il sentit brusquement une douleur dans la poitrine, comme… comme si son cœur avait eu un raté… Son regard fut accroché par les prunelles d’azur de la demoiselle. Il voulut s’en détacher mais n’y parvint pas. Son corps s’était émancipé de l’autorité de son esprit depuis de longues minutes déjà, et il n’y avait que son cœur rouillé pour ressentir et agir. Les décisions ne seraient plus froidement réfléchies, rationnelles et purement logiques. Gabriel se plaçait de manière dangereuse sur un échiquier dont il ne maîtrisait aucune règle, aucun rouage. Mais avait-il besoin d’en connaître quelque chose ? Après tout, ils ne jouaient pas…

    Alors que le soleil pointait à l’horizon, augurant un magnifique lever, une superbe journée, et peut-être l’aube d’une histoire grandiose, la jolie brune se tourna vers lui. Après une inspiration qu’il interpréta comme une hésitation, un besoin de se donner du courage, une pause avant de se lancer, un dernier point avant le non-retour, la voix si mélodieuse et si douce d’Abrielle perça le silence du Lac. « Gabriel, j’ai… j’ai quelque chose à te dire. », une phrase qui tinta à ses oreilles comme un son inachevé, une suspension, une attente… La jeune femme avait baissé la tête, et il fut presque tenté de lui attraper doucement le menton pour qu’elle se redresse. Elle en trouva la force toute seule. Et le percuta de son regard captivant, émouvant, dans lequel il se perdit… Combien de temps s’écoula avant qu’il ne réussisse à s’extirper de l’emprise ensorcelante qu’elle avait sur lui ? Il aurait voulu paraître indifférent, sembler sourd à cette invitation à demi-mot, renvoyer une image du garçon froid et sans cœur que chacun lui prêter au Castel Orilla. Oui, il aurait tant voulu avoir une maîtrise de lui-même au-delà du raisonnable, et ne pas se laisser abusé par des pulsions de vie, des vagues émotionnelles. Mais c’était un échec. Face à cette fille qu’il n’avait pourtant pas voulu apprécier, face à cette femme qu’il n’avait pourtant pas voulu croiser, face à cette personne qu’il n’avait pourtant pas voulu toucher… il n’était plus capable de tenir le masque de glace, de mimer la statue de pierre… Abrielle Sullivan avait abattu ses murailles, ses remparts, ses défenses… elle l’avait mis à nu, avec la seule force des regards silencieux et des demi-mots. Et voilà qu’il était là, planté dans le sable, agressé par le vent, parfumé par les eaux, et balayé par les sentiments. Il se crut incapable de faire un geste, son cœur en suspens, en attente.

    Et pourtant, il avança vers Elle. Quelques centimètres à peine les séparaient, leurs regards s’accrochaient l’un à l’autre comme si leur vie en dépendait, et la main du jeune homme frôla celle de la belle brune, une courte seconde. Electrisant, galvanisant.

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Abrielle S.M. Sullivan


Abrielle S.M. Sullivan

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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Lun 30 Jan - 19:02

Abby voyait le jeune homme s'approcher d'elle. Un pas de plus. Puis un autre. Il semblait détruire si facilement les remparts qu'il avait élevés entre eux deux depuis leur rencontre. Les murs de glace s'écroulaient et le corps de Gabriel se rapprochait dangereusement de celui d'Abby. Que pouvait-elle dire ? que pouvait-elle faire ? Elle voyait ce corps, tant de fois sujet de ses rêves, affranchir la distance entre eux deux... Ils pouvaient presque se toucher et... La main de Gabriel effleura celle d'Abby. Une fraction de seconde, un instant infiniment court mais infiniment long... Leur peau s'était touchée et un courant électrique avait traversé la jolie brune de part en part. Elle avait eu l'impression d'être traversée par une décharge de 10 000 volts. Mais 10 000 volts d'amour pur, de passion, de peur, d'aventure, d'inconnu. Les quelques mois qui les séparaient de leur première rencontre volèrent en éclat, ne lui laissant en souvenir que les sourires de Gabriel, les étoiles dans ses prunelles, la froideur et la perfection de ses traits. Les jours d'attente, d'incertitude, de déception, s'envolèrent en fumée. L'esprit d'Abby était parfaitement clair, à présent. Elle savait ce qu'elle avait à faire et le soleil se levant à l'horizon lui en donnait la force. Elle fit un pas de plus, son visage à quelques centimètres de celui de Gabriel, son regard rivé dans les yeux électriques du beau Condore. Un sourire flotta sur ses lèvres. Un sourire d'amoureuse, de femme patiente qui voit son voeu le plus cher se réaliser.

Abby glissa doucement sa main dans celle de Gabriel et noua ses doigts aux siens, faisant de même avec leur seconde main. Ainsi liés, il n'y avait plus aucune possibilité de faire marche arrière. La jeune femme ne fit pas un geste, ne quittant pas Gabriel des yeux. Il lui fallait encore attendre... Attendre le moment opportun pour accomplir le dernier mouvement qui les lierai pour toujours et mettrait enfin à bas, les ruines de ses angoisses passées. Elle détacha sa main droite et, lentement, ses doigts remontèrent le long du bras du jeune homme, jusqu'à son cou. Elle n'avait que très peu d'expérience des choses de l'amour, mais avec Gabriel, elle se sentait l'âme d'une enfant découvrant une nouvelle passion. Tout brûlait en elle, au contact de la peau du bel éphèbe. Chaque parcelle de son corps hurlait la passion, l'amour, le désir qui la consumaient. Mais elle se tût.

Lorsque sa main eut rejoint le cou du jeune homme, Abrielle s'y attarda. Ses doigts dessinèrent lentement, doucement, tendrement, les veines saillantes du cou d'albâtre. Et elle passa à l'acte. Elle s'oublia complètement dans ce splendide lever de soleil et, pour la première fois, ses lèvres touchèrent la peau de Gabriel : elle se mit sur la pointe des pieds et avança son visage et le nicha dans le cou du Condore, déposant un baiser sur la peau palpitante. Elle y attarda ses lèvres, fermant les yeux. Elle ne pensait plus à rien. Seulement à ses lèvres pressées contre le cou de Gabriel... Seulement à l'instant présent. Pas au passé. Pas au futur. Elle ne pensait qu'à cet instant précis, première fois où leurs deux corps se joignaient physiquement, autrement que par la pensée ou l'imagination.

Elle recula son visage et lui sourit. Son coeur battait la chamade et, derrière le brouillard qui voilait ses yeux, elle ne discernait pas les émotions du Condore. Elle retira sa seconde main et prit avec une infinie tendresse le visage de Gabriel entre ses mains. Leurs regards ne se quittèrent plus. Le soleil levant avait étendu ses rayons au-delà du lac et ils baignaient à présent dans une lumière dorée, entourés de minuscules particules d'or flottant dans l'air du matin. Abrielle aurait pu rester des heures, rien qu'à contempler ce visage, éclairé par la lumière presque surnaturelle du matin péruvien.

Elle n'en pouvait plus d'attendre. Le baiser sur le cou de Gabriel avait achevé ses dernières réserves de patience. Elle se consumait pour un nouveau baiser, un nouveau contact avec sa peau. Et puis, d'un seul coup, elle sentit toute son énergie se concentrer en son coeur, qui se mit à battre la chamade, comme le battement d'u cheval au galop sur une plage. Une vitesse effrayante, un mal pénétrant qu'un seul remède pouvait guérir...
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Gabriel L. d'Heur


Gabriel L. d'Heur

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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Lun 30 Jan - 21:33

    Ce contact brûlant, enivrant, il n’avait pas pensé qu’y goûter le rendrait accro. Mais ce simple effleurement lui donnait envie de s’y frotter encore… Il avait aimé la frôler, il avait aimé la sensation, il avait aimé la décharge qu’il avait ressenti. Son esprit était totalement étouffé par son corps qui en demandait encore, encore, encore… Et Abrielle semblait l’entendre.

    Alors que le soleil se levait à l’Est, il n’avait d’yeux que pour le soleil qui s’illuminait face à lui. Elle était plus captivante que tout astre flamboyant dans leur univers. Elle était maintenant le centre de son univers, il le comprenait même s’il ne se sentait pas capable de l’accepter. Mais tout portait à croire qu’elle n’attendrait pas son acception tacite. Abrielle avait sans doute reconnu ces émotions, ces sentiments, ces besoins, bien avant que lui-même ne réalise qu’il était différent. Depuis combien de temps espérait-elle qu’ils soient un jour là, l’un face à l’autre, prêts à succomber à ce que leurs cœurs leur dictaient ? Comment pouvait-elle patienter encore ? Comme pour répondre à cette question silencieuse, la jeune femme s’anima. Un pas de plus. Leurs visages étaient sur le point de se toucher. Leurs regards ne se lâchaient toujours pas. On aurait dit qu’ils s’hypnotisaient, qu’ils s’attiraient. Deux aimants, deux amants. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, marque de sentiment ravissant, qui perturba Gabriel. Son regard se perdit un instant sur les lèvres rosées et pulpeuses de la belle brune. Mais rapidement, ses sens, ses instincts, ses pensées, furent de nouveau perturbées.

    Une vague de frissons lui parcourut la colonne vertébrale, et il dut faire un effort surhumain pour ne pas sursauter. Elle venait de glisser sa main dans la sienne, doucement, avec tendresse, mêlant ses doigts aux siens. Son corps avait répondu, et leurs doigts étaient maintenant enlacés. Brusquement, son esprit reprit le dessus et lui intima de se défaire de cette nouvelle emprise. Mais son corps était envahi par une énergie nouvelle, parcouru par une électricité foudroyante, animé par une chaleur brûlante et incandescente. Et ses idées n’avaient pas suffisamment de vigueur, de force, de puissance, pour lutter contre une émotion qui grandissait jusqu’à s’infiltrer dans chaque infime partie de son corps, de son cœur, de son esprit. Les idées rationnelles durent courber l’échine devant des pensées d’une nature nouvelle. Il fallut que la jeune femme fasse un mouvement pour qu’il cesse son combat intérieur et que son obsession se concentre à nouveau sur elle. Sa main l’avait quitté. Il aurait voulu la retenir, et d’ailleurs il en esquissa le geste. Mais les intentions de la demoiselle étaient délicieuses, et il accepta finalement qu’elle l’eut lâché. Les doigts de fée de la Mapachi coururent sur son bras… jusqu’à son cou… à nouveau, il fut parcouru par de nombreux frissons. C’était délicieux, c’était délicat. C’était alléchant, enivrant, envoûtant.

    Lorsqu’elle s’arrêta dans le creux de son cou… Il eut envie de l’attirer contre lui, plus proche, plus fort, plus chaud. Mais il ne voulait pas la brusquer, il ne voulait pas la coincer, il ne voulait pas la bloquer. Alors il la laissa faire… Elle le chatouillait du bout de ses doigts, et il se retenait de sursauter à chaque mouvement. Il aimait qu’elle caresse ainsi sa peau. Tous ses sens étaient en alerte, tout son corps était tendu et vibrait d’émotions de la sentir si proche, si douce… Puis Abrielle s’emballa, et ce furent ses lèvres qui vinrent embrasser le cou du jeune homme. Il se mordit la lèvre inférieure, tandis qu’elle goûta à sa peau. Il eut envie de l’arrêter, de la repousser, de la rattraper, de la serrer. Il eut envie d’aller plus loin, d’aller trop loin. Sa respiration s’accélérait malgré lui, et il sentait qu’il n’allait pas pouvoir rester maître de lui-même beaucoup plus longtemps. La jeune femme était tellement… Il en avait tellement… La sensation se dissipa doucement, simplement, quand Abrielle se recula. Le sourire qu’elle lui offrit, cela lui fit chavirer le cœur. Il eut envie de s’en emparer… Il se retint encore, ne sachant pas d’où il puisait tant de patience et de recul. Avec elle, il se redécouvrait.

    Mais lorsqu’elle lui attrapa avec une douceur incroyable le visage, entre ses deux mains… et que leurs yeux s’accrochèrent à nouveau. Il sentit en lui une vague d’envie, de désir, de chaleur. Il avait besoin, là, maintenant, de la sentir encore plus proche, de la toucher réellement, de la serrer contre lui… Son regard bleu profond glissa alors vers les lèvres de la jeune femme, revint se perdre dans le regard de la demoiselle, puis s’échappa à nouveau vers ses lèvres… ses yeux… ses lèvres… ses yeux… Il hésitait, cherchait dans le regard d’Abrielle un signe, un accord, quelque chose. Il ne voulait pas faire de faux pas, il ne voulait pas déraper. Gabriel tenait bien trop à cette émotion, à ce sentiment, à ce qu’elle lui promettait par sa simple présence, pour tout gâcher d’une ridicule façon. Son esprit réfléchissait, sa logique cherchait à se frayer un chemin, pour l’en empêcher… Et c’est peut-être ce qui abattit son dernier rempart. Il fit le choix de se laisser aller. Alors, son corps, son cœur, tout sembla instinctif et naturel. Il attrapa doucement une main de la jeune femme, la fit glisser le long de son torse, puis la laissa aller. Il lova ses lèvres dans l’autre main, respirant l’odeur d’une peau délicate, et un parfum enivrant lui chatouilla les narines. Il glissa ensuite sa main sur la nuque de la jeune femme. Les cheveux bruns de la demoiselle tombèrent en cascade. Puis, son regard ripa une dernière fois vers les lèvres d’Abrielle.

    Ce furent ses lèvres qui se glissèrent vers celles de la jeune femme. Enfin, ils se rencontraient, vraiment.

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Abrielle S.M. Sullivan


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Lun 30 Jan - 22:21

" Look into my eyes
You will see
what you mean to me

You know it's true
Everything I do
I do it for you "

Gabriel prit enfin les commandes. Après des mois à attendre, Gabriel décidait enfin. Abby n'avait pas attendu pour rien... Le plaisir que le contact avec la peau du jeune homme lui procurait valait toutes les longues heures d'attente du monde. Elle les faisait disparaître, comme supprimées d'un mouvement de la main, par cet amour qui les enveloppait telle une bulle. Ils étaient seuls au monde, debout au bord du Titicaca, baignés par la lumière du soleil. L'air autour d'eux s'alourdissait de leur amour, de leur passion, de leur désir. De tous leurs rêves. De tous ses rêves à elle. Chaque nuit à affronter son image trouvait enfin un sens. Elle en oubliait les larmes versées, les éclats brisés de son coeur, les dures pensées à son encontre qui avaient effleuré son esprit. Elle se fustigeait d'avoir pu, ne serait-ce qu'un instant, penser une once de mal de Lui. Lui qui était si parfait, sous ses doigts.

La main d'Abrielle descendit le long du torse du jeune homme, la jeune femme devinant les dessins des muscles du Condore. Enfin, ils étaient siens... Enfin, ses rêves deviendraient réalité et ses fantasmes... La main de Gabriel se glissa derrière sa nuque et elle le sentit défaire sa coiffure, ses longs cheveux bruns tombant en cascade le long de son dos. Elle ferma les yeux et laissa Gabriel approcher leurs visages. Elle n'avait nul besoin de ses yeux. Son coeur saurait. Il la guidait depuis le début. Il était le seul à diriger la barque et ce matin, ne ferait pas exception. C'est alors que Abrielle sentit le souffle de Gabriel, plus proche, plus chaud, plus enivrant. Une odeur. Une fragrance. Bien particuliers. L'odeur de l'amour, pour Abrielle. Les lèvres des deux jeunes gens se rencontrèrent et ce fut un éclatement de sentiments. Le coeur d'Abrielle battit à tout rompre, comme s'il allait lui trouer la poitrine, pour s'envoler au loin. La jeune femme brûlait de l'intérieur. Chaque parcelle de son corps répondait au baiser de Gabriel. Le contact des lèvres du jeune homme lui firent revivre les plus beaux moments de sa vie, comme un florilège qu'il venait rejoindre. L'arrivée de Klemens dans la famille. Les éclats de rire avec les enfants Destello dans la maison Sullivan des Hamptons. Ses anniversaires. Les vacances au ski, en Europe. La rencontre avec Gabriel. Ce baiser... Comme un feu d'artifice en elle. Des fusées volaient dans tous les sens dans son esprit, illuminant chaque parcelle de son coeur de petites lumières chatoyantes. Elle ne parvenait plus à penser, annihilée par le sentiment de quiétude et d'intense chaleur qui l'imprégnaient.

Elle n'avait jamais connu cela. Oh bien sûr, il y en avait eu d'autres avant Gabriel. Mais sans importance et, malgré le crédit qu'elle avait donné à certaines de ses relations, elle se rendait à présent compte que nulle n'avait compté. Il n'y avait eu que Gabriel. Ses yeux bleus. Ses cheveux blonds en bataille. Ses traits parfaits. Sa haute taille. Son corps de mannequin. Son mystérieux caractère. Elle avait gagné une bataille. Celle contre elle-même, contre les ragots qui disaient impossible l'amour entre Gabriel et une fille autre qu'une Condore. On avait murmuré, dans les recoins du château, une relation du jeune homme avec une demoiselle aux cheveux blonds. Une épine de plus dans le pied de Gabrielle, qui ne s'était pas faîte prier pour l'enlever, ne prêtant pas attention aux histoires sans fondement. Elle avait espéré. Cru en elle. Et en lui... Et ses espérances étaient réalisées.

Sans quitter les lèvres de Gabriel, elle fit remonter ses mains et prit celles de Gabriel, les menant jusqu'à sa taille, le long de son buste et de ses hanches. Se rendait-il compte de tout ce qu'il déclenchait en elle ? Une fièvre mortelle, une passion dévorante. Une force à déplacer des montagnes. Elle recula son visage, mettant fin à leur baiser, qui sembla avoir duré une éternité. Elle posa sa main sur la joue du jeune homme, admirant avec un regard nouveau sa beauté. Puis, dans la magie du matin et tandis que le soleil éclairait tout le plateau d'Orilla, la voix d'Abrielle s'éleva, douce, tendre, un simple murmure, dans le silence de la nature et des hauts monts des Andes péruviennes.

    - Gabriel... Juste son prénom. Mais elle mit dans ce murmure tout son amour, toute sa passion, toute son attente des mois passés, toute l'attirance entre eux. Et puis, ses lèvres s'ouvrirent de nouveau et elle prononça les mots les plus dangereux, ceux qui vous jettent dans un océan déchaîné, dans un gouffre sans fond, mais qui vous font planer au-dessus des nuages et des cimes enneigées. Je t'aime...



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Gabriel L. d'Heur


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Mer 1 Fév - 20:24

    A peine avait-il posé ses lèvres sur celles délicates d’Abrielle qu’il sentit à quel point il avait eu envie d’un tel instant. Son corps s’empara de lui, et il ne fut jamais aussi proche d’une fille. Ils se rencontraient, timidement, délicatement, doucement. Puis ils allaient plus loin, plus intensément, plus profondément, plus sincèrement. Jamais il n’avait eu l’impression d’avoir tant besoin de quelqu’un, tant besoin d’un contact. C’était pour lui une découverte incroyable que ce déluge de sensations, cette cascade d’émotions. Ses lèvres apprivoisaient Abrielle, succombant à une passion dévorante. Ses mains goûtaient la demoiselle avec une envie affolante. Il ressentait le besoin d’aller vite, de toucher fort, d’être profond. Sans doute une façon de vouloir s’excuser du temps qu’il avait fait perdre à une telle évidence… et pourtant il parvenait encore à se refreiner. Il avait beau avoir abattu les dernières barrières entre eux, il avait encore peur. Et cela devait se sentir dans ses gestes, dans sa façon de l’embrasser, dans sa retenue. Leur contact le parcourait de frissons, le submergeait de sensations contradictoires. Entre la crainte et le désir… mais la passion était plus forte, et il ne parvenait pas à interrompre ce premier échange silencieux, cette première touche d’intimité.

    Les mains d’Abrielle attrapèrent les siennes, les guidèrent… et son corps répondit encore une fois avec force, affection, envie. Mais malgré tout, il semblait y avoir un petit quelque chose en lui qui bloquait le laisser-aller. Tout paraissait encore sous contrôle. Si cela le rassurait, les battements de son cœur l’affolaient. Il sentait bien que, quoiqu’il fasse, ses défenses finiraient un jour par s’effondrer. Elle avait bien trop d’influence sur son pauvre esprit, sur son pauvre cœur. Mais il refusait de déjà baisser les armes. Son cœur avait beau s’emballer, s’affoler, danser un air de chachacha, fêter le quatorze juillet… il ne se laisserait pas faire par ce qu’il avait fui depuis maintenant des années… il ne s’attacherait pas plus que de raison. Mais… n’était-ce pas déjà trop tard ? A l’instant où la vérité allait s’insinuer dans son esprit, Abrielle se retira doucement. Elle venait probablement de les sauver. Cette peur viscérale de connaître un attachement trop profond, trop intense… donc trop douloureux… cette peur panique aurait pu faire fuir le fébrile jeune homme qu’il était. Et lorsque la voix mélodieuse de la splendide jeune femme s’éleva dans l’air, comme le soleil s’élevait alors dans le ciel, il se sentit brusquement pris au piège. Il était ferré… Le simple fait d’entendre son prénom prononcé ainsi par une fille qui l’avait tant obsédé… le seul fait de sentir son cœur ralentir trop soudainement, son souffle s’éteindre presque complètement, ses mains se tordre jusqu’au blanchiment… trop de signes qui ne trompent pas. Elle le figeait, le bloquait, le cloîtrait. Il se sentait enfermé. Et c’était la seconde fois que son don était inutile pour qu’il s’échappe de là. Cependant, une part de lui savait que cela n’avait rien en commun avec la première fois… Ici, au bord du lac, avec elle. Il acceptait presque d’être prisonnier. Pour elle, il ne savait pas encore qu’il accepterait bien davantage.

    Vinrent alors les trois mots. Ces fameux trois mots que bien des gens rêvent d’entendre au cours de leur vie, que bien des gens prononcent sans y croire dans leur vie, que d’autres craignent d’entendre un jour vraiment… Ces fameux trois mots que Gabriel serait incapable de prononcer pendant bien longtemps. Elle, elle n’avait pas hésité à les lui donner, à les lui offrir. Et lui, idiot, stupide, bêta, niais, ignorait de quelle façon il était censé recevoir un tel présent, un tel cadeau. Il ne connaissait pas la marche à suivre pour ne pas gâcher une telle sincérité, une telle vérité. Pareille confession méritait accueil extraordinaire. Mais lui ne savait pas s’y prendre, avec ce sentiment-là. Alors, de la manière la plus abrutie qui soit, il recula d’un pas. Fuir ? Peut-être qu’une partie de lui-même y avait songé, et avait guidé cette action. Néanmoins, il s’en voulut aussitôt, ouvrit la bouche pour se confondre en excuses, mais aucun son n’en sortit. Il referma la bouche, se sentant encore plus imbécile. Ses yeux couraient en tous sens, comme s’il était fou. Son cœur allait encore plus vite dans sa poitrine, mais il ne sentait pas la douleur. Ses mains s’agitaient, dévoilant une anxiété inimaginable pour ce garçon d’ordinaire si froid, si glacial. La peur, la panique, la crainte. Il était finalement submergé par cette inquiétude effroyable de perdre le contrôle, de ressentir quelque chose, de s’attacher à quelqu’un… c’était tellement risqué, tellement dangereux. Il pourrait bien avoir à le regretter. Mais n’avait-il pas beaucoup à gagner ?

    Son regard finit par arrêter de courir en tous sens, et se figea sur le visage d’Abrielle. Il prononça intérieurement un *désolé* qui pesait plus de sincérité que tout un pan de sa propre vie. Une de ses mains s’approcha doucement d’elle, s’interrompit, hésita… puis finit par attraper une mèche de cheveux bruns de la belle. Il joua un instant avec, les yeux dans le vague, voyant Abrielle sans la voir. Puis, s’approchant encore, il lui prit doucement mais fermement la main. Allait-elle se détourner ? Il aurait mérité plus que du mépris d’avoir réagi si… connement… Il s’en voulait, car s'il refusait de l'admettre, il l'aimait aussi. Le voyait-elle ? Acceptait-elle seulement de le voir ? Comprenait-elle sa réaction si inattendue ? Ressentait-elle cette peur indicible qui le tétanisait ? Entendait-elle ces cris silencieux qui le parcouraient, le violentaient, et cherchaient à le faire s’en aller ? Il ferma les yeux, se maudissant.


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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Dim 12 Fév - 12:39

Il y avait tant d'amour, dans les yeux d'Abby. Et tant d'admiration. On oublie souvent que pour qu'il fonctionne, l'amour a besoin d'admiration. Il a besoin que les yeux des amants s'illuminent à la vue de l'autre, que la fierté de l'être aimé se répercute sur vous. Il faut aimer l'autre pour lui. Pour tout ce qu'il est. Ses qualités, mais aussi ses défauts. Et en être fier. Et Abby était fière, de la personne qu'était Gabriel. Même si ses défauts le désavouaient aux yeux du monde. Elle l'aimait pour tout son être. Il était l'incarnation d'un équilibre entre perfection et imperfection. La statue grecque en marbre, dans toute son imperfection. Le Diable, dans toute sa perfection.

Gabriel.

Les trois mots qui s'échappèrent de ses lèvres, elle les regretta aussitôt. Pas qu'elle ne les pensait pas. Oh non... Elle voulait tellement que Gabriel sache combien elle l'aimait. Non, plutôt dans leurs répercutions sur le jeune homme. Il sembla perdu, comme si cet innocent "je t'aime", avait jeté le trouble dans tout son être. Abby ne savait plus que penser. Etait-elle allée trop vite ? Ils attendaient depuis si longtemps pour pouvoir se dévoiler leurs sentiments, que la vitesse l'avait grisée. Elle s'était trop livrée. Et elle risquait de perdre Gabriel. Le jeune homme fit un pas en arrière et tout s'effondra. Le cœur d'Abby sembla s'arrêter un instant, un voile noir passe dans ses yeux, ses jambes tremblèrent, mais elle reprit aussitôt contenance. Non. Gabriel l’aimait, elle en était à présent certaine. Son baiser, la passion et le désir lorsque ses lèvres s’étaient enfin jointes aux siennes. L’amour, la douceur, la tendresse qu’il y avait eu dans cette mains glissée derrière sa nuque. La jolie brune n’en doutait plus. Mais en était-il lui-même certain ? Ce pas en arrière, elle le ressentit comme une fuite, un échappatoire. Elle n’avait jamais trouvé de défauts à Gabriel, bien que ses amies lui en aient listé une grande quantité. Mais là, sous le soleil des Andes, l’image parfaite de Gabriel s’effritait, dans son esprit. Pouvait-il être lâche ? Pouvait-il être indécis ? Pouvait-il ne pas avoir le courage de ses actes et de les assumer ? Pouvait-ce être possible ?

Le jeune homme semblait se battre avec lui-même. Abby le voyait dans ses yeux. Après s’être ouvert à elle en l’embrassant, il ne pouvait plus rien lui cacher. C’était ça, être amoureux. C’était s’ouvrir à l’autre, s’abandonner à lui. Mettre en l’être aimé une entière et aveugle confiance. Peut-être Gabriel n’était-il pas prêt à laisser à Abby l’accès de son esprit… La jeune femme sentit comme un poids sur son cœur. Elle qui était prête à tout lui offrir, se voyait refuser l’accès de son esprit. Non. L’amour ne fonctionnait pas ainsi. Comment pouvait-elle penser un instant que si elle lui offrait tout, il était obligé d’en faire de même en retour ? Quelle stupide idée. Penser ainsi, aurait fait d’elle une matérialiste, une capitaliste. Je donne, je reçois autant voir plus pour ce geste. Non. Elle n’était pas ce genre de personne. Elle s’offrait entière à Gabriel. Sans aucun but. Elle était à lui. Si elle avait pu ne plus s’appartenir, elle l’aurait fait sans hésiter. Elle se rêvait dans ses bras, s’oubliant en une étreinte, ses yeux plongés dans ceux de l’homme qu’elle aimait.

Il semblait avoir compris le trouble qui entrait en elle comme une bactérie, dévorait tout sur son passage, ne laissant que des lambeaux de confiance. Il s'approcha d'elle, prenant sa main. La jeune femme ne fit pas un mouvement. Son visage resta de marbre. Pourtant, une tempête se déchaînait en elle. D'apparence si tranquille, Abby luttait à l'intérieur. Son corps tout entier lui intimait d'embrasse de nouveau ce séduisant jeune homme, mais son esprit ne pouvait oublier l'image du pas en arrière. Plongeant son regard dans celui du jeune homme, elle se fit une promesse. Un voeux secret qu'il n'apprendrait pas. Plus jamais, elle ne lui dirait qu'elle l'aimait. Plus jamais. Si lui dévoiler son amour pour lui avaient eu de tels retentissements sur le coeur de Gabriel, elle n'en prendrait plus le risque. Ces trois mots qu'elle espérait tellement entendre de la bouche de Gabriel ne passeraient plus l'enclos de ses lèvres. Elle scella ce pieux voeux d'un battement de cils. Gabriel avait-il la moindre idée de ce qu'il venait de déclencher ? Sûrement pas. Mais elle sentait monter en elle une nouvelle force. Elle allait lui faire comprendre ce qu'il venait de perdre, avec ce pas. Elle n'avait jamais été joueuse. L'amour lui faisait découvrir une nouvelle part de sa personnalité. Elle aimait Gabriel à en mourir. Et s'il répugnait à entendre ses sentiments à elle, elle lui ferait comprendre que les siens, il ne pouvait les combattre. Pas d'habits outranciers, ni de regards échaudés. Non, rien de tout cela. Abrielle était bien plus intelligente pour s'adonner à un tel jeu. Non. Gabriel ne l'entendrait plus jamais dire qu'elle l'aimait. Il devrait quérir ces mots. Les cartes étaient dans ses mains, mais c'était Abrielle qui menait la danse. Il avait beau en esquisser les pas, elle en restait la chorégraphe.

La belle brune baissa les yeux vers la main de Gabriel. Et là, stupeur, une larme coula de sa joue. Elle se retourna vivement, Gabriel ne voyant que son dos. Pourquoi n'était-elle pas capable, comme lui, de cacher ses sentiments ? Elle ne pouvait le nier, ce pas avait déclenché en elle une peur insondable. Elle essuya vivement cette larme, cette preuve de sa faiblesse, cet objet du délit. Une preuve de plus qu'elle n'avait pas la puissance de Gabriel. Elle fit face au jeune homme et, comme pour l'empêcher de voir la trace de larme sur sa joue et ses yeux légèrement rougis, la jeune femme glissa sa main dans son cou et l'embrassa de nouveau. Un baiser doux, tendre. Un baiser aux accents de vent léger, d'herbe tendre, de rayon d'un soleil levant, d'aube fraîche. Un baiser comme elle seule pourrait en offrir. L'incarnation d'Abby.
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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Dim 19 Fév - 17:30

    Coupable. Voilà le seul sentiment qu’il éprouvait en cet instant. Il était submergé par une vague de culpabilité… Il y avait tant d’amour en elle… comment avait-il pu y répondre par un mouvement de recul ? C’était la pire des attitudes qu’il avait pu avoir ces derniers temps. Fuir, toujours fuir. Jamais il n’avait cru être aussi lâche, aussi infect, aussi minable. Et pourtant, c’était tout ce qu’il était en cet instant. Lâche, infect, minable. Un pauvre type, paumé, qui n’avait pas d’autre solution que de faire souffrir autrui pour se rassurer, se sauver, se sécuriser. Mais de quoi cherchait-il à se protéger ? D’elle ? De sa douceur, de sa tendresse, de sa bonté, de sa splendeur ? N’y avait-il pas plus absurde que de craindre l’immaculée générosité ? Cette fille respirait l’innocence autant qu’il inspirait la culpabilité. Elle était son antithèse, son contraire, son opposée… L’anion et le cation des émotions… Ne pourrait-il pas l’admettre un jour ? Une part de lui cherchait déjà à le reconnaître… une part infime, une poussière… Peut-être que cette brèche au creux de ses sentiments parviendrait à envahir chaque parcelle de son corps, de son cœur.

    Il finit par ouvrir les yeux, après s’être rendu compte que la barrière de ses paupières était insuffisante pour faire reculer la culpabilité qui le rongeait. Son regard capture l’image d’Abrielle à ce moment précis. Le trouble, la peur, la déception, la tristesse, l’incertitude… autant d’émotions qu’il avait l’impression de lire sur le visage de cette splendide jeune femme… autant d’émotions qu’il avait fait naître en elle avec sa douloureuse réaction… autant d’émotions qu’il supporta alors sur ses épaules, coupable, à chaque regard un peu davantage. Lutter contre lui-même, lutter contre les conséquences de chacune de ses attitudes, lutter contre les souffrances qu’il provoquait. Gabriel allait devoir combattre sur plusieurs fronts. S’il ne s’en sentait pas capable, il finirait peut-être par comprendre qu’elle serait son plus grand soutien, son meilleur appui, sa seule raison. Et qu’alors, il parviendrait à vaincre ses craintes, ses indécisions, ses erreurs, et celles qu’il insufflait en chaque personne qui tentait de lui faire confiance.

    Il réalisa alors qu’elle n’avait pas lâché sa main, qu’elle ne l’avait pas repoussé, qu’elle était restée là. Pourtant, elle aurait pu réagir violemment, tristement ou même cruellement. Il imaginait que toutes ces réactions avaient pu défiler dans l’esprit de la jeune femme, et qu’en cet instant, elle pouvait toujours décider de l’achever. Mais il n’était pas certain que ce soit ce qu’elle cherchait, ce qu’elle voulait. Abrielle ne pouvait pas être ce genre de personne. Il ne la croyait pas capable de vouloir lui faire du mal en retour. Elle lui avait dit l’aimer, et elle le pensait sincèrement. Cette fille faisait preuve de sincérité avec autant d’aisance semblait-il que lui faisait preuve de lâcheté. Tant de réalité dans ses émotions, dans ses expressions, ne pouvait pas être noyé dans un sentiment de colère et de rancœur. Peut-être dans le repli ? Alors qu’il était assailli par mille questions, le regard sublime de la Mapachi accrocha son regard. Quelque chose était en train de se produire, d’important, de déterminant, pour les épreuves à venir. Il le savait, il le sentait. Mais il ignorait de quoi il pouvait bien s’agir… Seule Abrielle connaissait la règle qu’elle venait d’imposer à leur histoire, à leur partie de jeu, à leur avenir.

    Les yeux de la fille dont il était tombé éperdument amoureux, bien qu’il ne l’admette pas, coulèrent vers sa main. Avant de se retourner vivement. Gabriel écarquilla les yeux, mi effrayé, mi inquiet. Non… Elle n’était pas en train de… Il faillit la rattraper, la mettre face à lui, mais il ne voulait pas la brusquer. Pourtant, c’était de sa faute si elle avait réagi ainsi. Il était responsable du tumulte qui ravageait le cœur d’Abrielle. Et il s’en voulait… il s’en voulait à tel point… s’il y avait eu un mur à proximité, son poing aurait probablement volé à se briser contre la pierre. A défaut de pouvoir évacuer sa rage d’être coupable de la douleur qui assommait Abrielle, il se mordit l’intérieur de la joue jusqu’au sang. Cela ne soulagea en rien sa conscience… Il avait toujours mal pour elle, envie de se fracasser à cause de sa bêtise, et en prime il avait mal à l’intérieur de la joue. L’absurdité d’une réaction, quand on se sent aculé.

    Elle lui fit face, à nouveau. Et aussi soudainement qu’elle s’était détournée, elle l’embrassa. Avec douceur, tendresse. Il reçut ce baiser comme une libération, une absolution… Un instant, mais un instant seulement, il se sentit plus léger. Mais cela ne devait pas durer… Il n’était pas prêt à oublier l’affront qu’il venait de commettre. Et quelque part en lui, les raisons de son recul étaient toujours bien ancrée, et bien décidées à leur jouer de mauvais tours… Instinct de survie ?

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MessageSujet: Re: Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby - TERMINE Time has come, not to lie anymore ♡ Gaby  - TERMINE Icon_minitime1Mer 22 Fév - 14:33

Le soleil illuminait à présent la vallée du lac Titicaca et, derrière les deux amoureux, le château se dressait dans toute sa majesté, comme entouré d'un halo de lumière dorée. Le lac péruvien miroitait sous les assauts de l'astre roi et sur sa berge, deux minuscules soleils s'illuminaient. Deux coeurs qui battaient à présent à l'unisson, sur le bord du plus beau lac du monde. Main dans la main, le regard d'Abrielle se perdant dans l'immensité bleutée des yeux de Gabriel, un sourire éclatant sur les lèvres, la jeune Mapachi ne pu empêcher le rosissement de ses joues. Ce n'était plus de la gêne. Plus devant lui. Pendant de longs mois, elle avait été gênée d'être en sa présence, craignant un faux pas qui le verrait s'éloigner à tout jamais. Et si elle avait su qu'il en faisait de même ? Comment aurait-elle réagi ? Mais pour la jolie brune, l'amour de Gabriel n'était que récent, alors que son coeur à elle battait pour chacun de ses battements de cils depuis leur première rencontre.

Leur première rencontre... Abrielle lâcha sa main et retourna auprès de ses affaires, passant son jogging et son t-shirt sur son corps sec, mais glacé. Il faisait particulièrement froid et la présence de Gabriel, leurs baisers, leur amour, lui avaient un instant fait oublier que janvier était glacial. Une fois rhabillée, la jeune femme attrapa son iPod et chercha dans ses chansons. Une idée venait de lui traverser la tête. Elle trouva finalement LA chanson. Celle qui les avait fait danser... Elle se souvenait encore de la première impression qu'elle avait eue de lui.

Tournant de nouveau la tête vers son désormais cavalier, Abby fut saisie par son sourire et ses yeux. De nouveau... Leur clareté et leur pureté lui rappelait ses propres yeux, bleu turquoise. Le regard du jeune homme assis à côté d'elle lui permettait d'en savoir long sur son caractère. En tout cas, la première impression de la jeune femme quant à Gabriel - et elle se trompait rarement - était celle d'un jeune homme particulièrement attachant et agréable.
(...)
Abby frissona lorsque le jeune homme posa sa main sur sa taille et la mena vers la sortie. Le contact de sa peau contre la sienne était... étrange. Comme une brûlure, mais aussi comme un baume appliqué sur une blessure. Comme si la main de Gabriel, posée sur sa hanche, faisait s'envoler tous ses problèmes.


Abrielle tendit au jeune homme l'un des écouteurs et mit l'autre dans son oreille. Les premières notes de piano retentirent dans ses oreilles, se répercutant dans son esprit et dans tout son corps, faisant remonter à la surface les souvenirs de cette soirée merveilleuse. Les mains de la demoiselle trouvèrent facilement leur chemin, l'une sur l'épaule de Gabriel, l'autre dans sa main. Elle plongea de nouveau ses yeux dans ceux du jeune homme dont elle était éperdument amoureuse. Et, à la mesure suivante, elle esquissa des pas de valse. Sur les berges du lac Titicaca, alors qu'ils ouvraient une nouvelle page de leur vie, le couple dansait, comme au premier soir. Leur amour triomphait, même si nombre d'épreuves étaient encore à venir.

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